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BADEN-POWELL ET LES ORIGINES DU SCOUTISME

 

Robert Baden-Powell of Gilwell, surnommé « BP » ou Lord Baden-Powell, est né le 22 février 1857 à Londres. Son père, le Révérend Baden-Powell, professeur de mathématiques à l’Université d’Oxford, décède alors qu’il est âgé de 3 ans.

 

Baden-Powell est un adepte de l’école buissonnière et se cache régulièrement dans le bois derrière l’établissement scolaire. Il y développe son sens de l’observation. Ses frères l’emmènent régulièrement explorer la campagne, camper et naviguer. Il n'apparaît

pas comme un très bon élève et échoue à ses examens d’entrée à l'université. Il se présente alors à l’école militaire et obtient la seconde place au concours d’entrée, à 19 ans.

 

                                                                                  Il intègre le 13e hussards et est dispensé de suivre les stages de l'école d'officiers.

                                                                                  En   1877, il est envoyé comme sous-lieutenant en Inde, alors colonie britannique et                                                                                           s'intéresse plus particulièrement au travail des éclaireurs, dont il se rend compte de                                                                                         l’importance dans les opérations militaires.

 

                                                                                   À l'âge de 26 ans, il est promu capitaine. Son régiment est déplacé en Afrique du Sud                                                                                        où il a l'occasion d'entrer en contact avec des « éclaireurs » indigènes pour lesquels

                                                                                   il a beaucoup d'admiration. Il se perfectionne ainsi dans l'art de l'approche et de                                                                                                l'exploration. C'est en Afrique qu'il a pour la première fois la possibilité de former

                                                                                   des éclaireurs militaires selon ses méthodes : il les forme en petites unités ou                                                                                                    patrouilles,  chacune sous les ordres d'un chef, et attribue aux plus méritants un                                                                                                insigne dont le dessin s'inspire du point Nord de la boussole, très similaire à ce qui                                                                                            deviendra le badge du scoutisme mondial.

Il accomplit une brillante carrière militaire, respecté et obéi parce qu’il est un chef donnant l'exemple. Il passe par les Indes où il devient, entre autres, instructeur, l’Afghanistan, les Balkans, Malte et la Russie (comme agent de renseignement) et surtout l’Afrique

du Sud.

 

L'événement qui le rend célèbre dans tout l’Empire Britannique est le sauvetage de la petite ville de Mafeking en 1899, durant la seconde guerre des Boers. Avec beaucoup d'astuce et de courage communicatif, il réussit à sauver la ville qui est assiégée pendant

271 jours par des troupes ennemies quatre fois plus nombreuses. Il utilise les jeunes de la ville comme estafettes pour transmettre

des messages à pied et à vélo, comme observateurs, sentinelles ou éclaireurs A la libération de la ville, il est acclamé comme un

héros et nommé major-général

 

 Il prouve ainsi que des jeunes étaient tout à fait capables de réussir une mission, pourvu qu'on leur fasse confiance. Il publie ses observations sous le nom de Scouting (L’art des éclaireurs) dans un petit fascicule destiné aux militaires appelé : Aids to scouting.

Il est promu au rang de Lieutenant Général en 1907et fait valoir ses droits à la retraite en 1910 afin de mieux se consacrer au scoutisme.

 

À son retour, il est accueilli triomphalement. Il constate que Aids to scouting a un immense succès auprès des garçons britanniques

et est utilisé par des éducateurs. Il reçoit même beaucoup de courriers de garçons lui demandant des conseils. Marqué par la

jeunesse britannique des quartiers désœuvrés, souvent en mauvaise santé et délinquante, il décide de mettre en pratique tous les principes qu’il a observés à la guerre au service de jeunes garçons et dans une optique de paix.

 

« À la fin de ma carrière militaire, dit Baden-Powell, je me mis à l'œuvre pour transformer ce qui était un art d'apprendre aux

hommes à faire la guerre en un art d'apprendre aux jeunes à faire la paix ; le scoutisme n'a rien de commun avec les principes militaires. »

 

En 1907, alors âgé de 50 ans, il organise un camp de quinze jours avec une vingtaine de garçons de différentes classes sociales sur

l'île de Brownsea. Il y teste ses idées d'éducation par le jeu, d'indépendance et de confiance.

 

A l’issue de ce camp, il jette les bases du scoutisme avec cinq buts (Santé, sens du concret, personnalité, service  et sens de Dieu)

les 10 articles de la Loi Scoute et la promesse qui proposent une hygiène de vie que chaque adhérent promet d’essayer de mettre

en pratique (faire de son mieux). Puis en 1910, il différencie trois classes d’âge, Louveteaux (8/12 ans), Eclaireurs (12/17 ans), et

Routiers (17 ans et plus)

 

Le mouvement prend vite beaucoup d'importance, et se développe dans de nombreux pays du monde. Le Jamboree de 1920 réunit pour la première fois des scouts de 21 pays. Baden-Powell y fut nommé World Chief (chef scout mondial). En 1927, il est anobli par

le roi Georges V. et prend le nom de Lord Baden-Powell of Gilwell du nom d'une propriété qu'il a reçue de la famille McLaren pour

en faire un centre de formation des chefs. Il décède le 8 janvier 1941 au Kenya à l’âge de 83 ans.

LE PERE JACQUES SEVIN ET LES SCOUTS DE FRANCE

 

Le scoutisme arrive en France dès 1911 par la création des ‘’Eclaireurs de France’’  et des ‘’Eclaireurs Unionistes’’ ; un peu partout

en France naissent des groupes scouts disparates : La milice Saint Michel au Creusot, les Eclaireurs Mâconnais, l’Avant Garde Saint Lazare, les Eclaireurs des Alpes, les Diables Blancs de Paris, les Intrépides du Rosaire, …

 

 

Tous ces groupes pratiquant la méthode de Baden-Powell réalisèrent qu’il devenait nécessaire de faire l’unité. Le Chanoine Cornette

se présenta comme le médiateur et le point de convergence et sa rencontre avec le Père SEVIN aboutit en juillet 1920 à la création

des Scouts de France.

 

Jacques SEVIN est né le 7 décembre 1882 à Lille ; il prononce ses vœux perpétuels de jésuite en 1902

et rencontre en 1913 Baden-Powell à Londres à une manifestation du scoutisme. En 1919 il publie

‘’le scoutisme, étude documentaire et application’’ et fonde en 1918 une troupe scoute catholique à

Mouscron.

Par la fondation des Scouts de France en 1920, il fédère ainsi les expériences du scoutisme

catholique existant en France depuis 1911 et se fait l’artisan d’une alliance entre le scoutisme de

Baden-Powell et l’Evangile. 

 

La rencontre entre la méthode scoute et les intuitions du P. SEVIN, a permis d'élaborer une

pédagogie basée sur les valeurs évangéliques, où chaque jeune est conduit à s'épanouir et à

développer sa personnalité en faisant fructifier les talents qu'il porte en lui .

(Jean-Paul II, Lettre apostolique aux responsables de la Conférence Internationale Catholique du

Scoutisme (CICS), septembre 1998)

 

Il adapte une prière attribuée à Saint Ignace de Loyola pour en faire la prière scoute.

 

Le Père SEVIN définit un esprit scout particulier, et envisage même un monde scout, avec création d'école et entraide sociale,

ordres religieux,  Très critiqué par ses collaborateurs il est contraint de cesser ses fonctions en 1933, après avoir été 10 ans mestre

de camp à Chamarande. Il l'accepte avec humilité.

Il a placé à la base de l'éducation scoute l'Amour (aimer le jeune tel qu'il est, et pour ce qu'il est appelé à être), la Joie (celle de l'oubli

de soi, celle qui est contagieuse), et la Confiance (comme disait BP: "même dans les pires canailles, il y a toujours 5% de bon. Croire

sur parole, et croire capable du mieux").


Il a institué une véritable spiritualité scoute: ascèse, recherche des Vertus : Franchise, Dévouement et Pureté, don par le contact de

la nature d’une mentalité de campeur (c'est à dire "d'homme vraiment libre, indépendant des lieux et des biens, homme qui ne tient

à rien, pas même à sa tente, et qui par conséquent, est toujours prêt.". C'est la spiritualité de la Route.)

 

La cause de sa béatification a été introduite en 1989 et il est déclaré vénérable en 2012.

 

En 1922, il y a 88 troupes Scouts de France ; en 1928 elles sont au nombre de 390, outre 193 meutes et 37 clans routiers.

Le mouvement Scout de France continue à se développer au cours des années suivantes pour atteindre son apogée au début des

années 1960 avec 140 000 adhérents. La réforme Pionniers /Rangers de 1964 constitue une fracture pédagogique profonde avec

le scoutisme traditionnel jusqu’alors appliqué et conduira au déclin de ce mouvement et à la création en 1971 des Scouts Unitaires

de France (SUF)

 

La première troupe de Scouts de France (1° Nancy Lieutenant-Colonel Driant) est créée à NANCY en 1925  mais le mouvement

n’étant pas reconnu par le diocèse, cette troupe ne sera affiliée aux Scouts de France qu’en mars 1927. Il y aura jusqu’à une

trentaine de troupes Scouts de France à Nancy jusqu’au début des années 70 ; il en reste 6 aujourd’hui.

LES SCOUTS D’EUROPE

 

Le 1° novembre 1956, a lieu à Cologne une réunion internationale des EUROPA SCOUTS, mouvement créé en 1952 proposant un scoutisme traditionnel et européen. Un français, Jean-Claude ALAIN, chef du groupe des Scouts Russes à Paris, est présent. La

section allemande décide de quitter le mouvement EUROPA SCOUTS et fondent  la Fédération du Scoutisme Européen (FSE) ; Jean-Claude ALAIN est élu Commissaire Fédéral. En cette première année, la FSE compte 6 groupes en Allemagne et 1 en France.

 

En septembre 1958, les statuts de l’Association Française des Scouts d’Europe sont (enfin) officiellement déposés.

 

En octobre 1962 les scouts BLEIMOR, association culturelle bretonne identitaire constituée en 1950 au sein des Scouts de France

par Pierre GERAUD-KERAOD, forts de 7 groupes en Bretagne et à Paris, rejoignent les Scouts d’Europe.

Ce dernier devient Commissaire Général en 1965.

Le Conseil Fédéral de février 1963 décide d’abandonner la possibilité de groupes ‘’ouverts ‘’ accueillant

plusieurs religions en leur sein.

 

En 1976, l’association française prend le nom d’AGSE  ‘’Association des Guides et Scouts d’Europe’’.

 

L’AGSE compte aujourd’hui 35 000 membres (65 000 dans la FSE). A Nancy, la première unité créée est

la troupe 1° NANCY -Maréchal Lyautey en 1972. A ce jour, il y a 5 groupes à NANCY (3 scouts et 2 guides)

 

 

LES EUROPA SCOUTS

 

En 1986, Pierre GERAUD-KERAOD quitte la FSE et fonde l’Association des EUROPA SCOUTS (qui n’est pas à confondre avec celle

créée en 1952, d’ailleurs quasiment disparue à ce jour et réduite à un groupe).

 

Un certain nombre de groupes fidèles à PGK rejoignent les EUROPA, essentiellement issus de l’Ouest et du Sud, soit environ 750

jeunes. La pédagogie, l’uniforme et les textes fondamentaux sont identiques à ceux de la FSE.

 

A la suite du décès de PGK le 21 octobre 1997, de nombreuses unités retournent dans la FSE ou partent

dansles SUF ; au début des années 2000, les EUROPA SCOUTS sont redynamisés par l’arrivée de groupes

Scoutsd’Europe attachés à la forme extraordinaire du rite romain (néanmoins admise à nouveau dans les

Scoutsd’Europe depuis 2008)

 

En 2002 les EUROPA SCOUTS sont affiliés aux ENF (Eclaireurs Neutres de France), bénéficiant ainsi de leur

agrément.

 

Le mouvement compte environ 1500 membres ; Les EUROPA SCOUTS étaient implantés à Nancy depuis 1992,

date du transfert du Groupe 3° NANCY Charles de Foucauld des Scouts d’Europe ; Depuis 2020 il n'y a plus de

groupe EUROPA SCOUTS à Nancy

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