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                                                         UNE ETRANGE SECTE

 

 

 

Juillet 2018. La troupe campe en Indre et Loire, sur les terres du Château du Magnet

 

Elle aligne trois patrouilles, les légendaires patrouilles du Lion et du Castor, auxquelles s'est jointe la patrouille libre du Coq, de Lille. Il y a une vingtaine de scouts sous la direction d'Ambroise, 20° de la lignée des CT, assisté de trois ACT.

 

Le château du Magnet a été racheté l'année précédente par la famille PETIAU.

 

Les origines de ce château demeurent assez floues mais remontent au moyen-âge. Il a successivement été propriété de différents seigneurs locaux avant d'être racheté en 1850 par un riche homme d'affaires qui l'a restauré et l'embelli. Le château va défrayer la chronique locale au début des années 1990 pour avoir accueilli une secte satanique se livrant à des rituels de magie noire et à des incantations diaboliques.

 

Le château du Magnet est souvent associé à la Motte de Presles, située à quelques centaines de mètres. Il s'agit d'une étrange butte herbeuse surmontée de trois chênes à son sommet ; d'une forme conique assez régulière, elle a une hauteur de 26 mètres et une circonférence de 270 mètres. A son pied se trouvaient autrefois une chapelle et un cimetière, démolis au 18° siècle. Au sommet devait être édifiée une tour où se réfugiaient le Seigneur, sa famille et ses gardes.

 

D'autres prétendent qu'il s'agissait d'un tumulus, c'est à dire un tombeau celtique. Une légende court à ce sujet: le jour des Rameaux, quand le prêtre revient du cimetière et frappe trois coups avec la croix contre la porte de la chapelle, à l’instant précis où cette porte s’ouvre, le tumulus de Presles s’ouvre aussi, et laisse entrevoir un trésor d’une richesse inouïe où l’or rutile et les diamants scintillent. Le tumulus se referme en même temps que la porte de la chapelle. C’est ainsi qu’un homme du domaine de Presles, tenté par ces richesses, y fut piégé. Miracle ! On le retrouva vivant l’année suivante !

 

Selon d'autres, il s'agirait du tombeau d'une princesse celte morte il y a 2500 ans !

 

On trouve également à proximité, dans la forêt de Chanteloube, la “Mare au Diable”: située au milieu d’un bois de chênes privé, son origine reste également mystérieuse : affaissement naturel,  ou trou creusé pour abreuver les animaux ? Quoi qu’il en soit, dans les années 1850, elle a été coupée en deux par une large allée : d’un côté, la mare d’aujourd’hui, de l’autre, une zone semée de grandes flaques et de saules, de type marécageux.

 

Si l’on en croit la légende, un jeune enfant se serait noyé dans la mare maudite. En mémoire de l’accident,  une croix a été plantée sur la berge. Mais par une nuit d’orage et de tempête, les mauvais esprits l’auraient jetée dans l’eau. On ne doit pas s’y arrêter la nuit, sous peine de ne pouvoir sortir du bois avant le jour. On aurait beau marcher, faire 200 lieues dans le bois qu’on se retrouverait toujours à la même place. Ceux qui en font le tour doivent se plier à un rituel bien particulier: ils ne doivent s’en approcher qu’après y avoir jeté trois pierres de la main gauche tout en faisant un signe de croix de la main droite …

 

Voilà donc planté le décor de ce lieu de camp et son environnement, lourds de fantastique, de légendes, voire de sorcellerie !

 

La troupe s'installe au fond du domaine, dans un petit bois blotti dans les méandres de l'Indre, entre le château et la Motte de Presles.  L'accès au camp se fait à partir de la route départementale, en franchissant un petit pont, qui débouche rapidement sur le coin veillée et les mâts des couleurs.

 

L'aventure commence au tout début du camp, au soir de la seconde journée des installations. La veillée achevée, nous rejoignons nos coins de pat. Celui du LION est le second sur le chemin d'accès, juste après celui du COQ.

 

Nous nous apprêtons à nous coucher lorsque soudain nous apercevons une silhouette inquiétante faisant son apparition sur le chemin : un homme vêtu d'une longue tunique blanche et coiffé d'une cagoule blanche pointue à la mode du Ku Klux Klan, tenant une torche enflammée, remonte ce chemin longeant  qui relie les coins de patrouilles ainsi que le coin veillée à la rivière.

 

Passé le premier moment de stupéfaction, nous nous apercevons que les COQ ont pris l'individu en filature ; notre CP Sixte  ordonne de faire de même, ce que nous faisons immédiatement. Nous voilà donc une douzaine de scouts à suivre à 100 mètres de distance l'étrange personnage.

 

L'homme disparait au bout du chemin, près de la rivière et réapparait très rapidement sur notre droite, dans le champ, suivi par un groupe de cinq personnes  à la queue leu leu , également vêtus de tuniques et cagoules blanches ,revenant en sens inverse, vers nous, en direction du coin veillée.

 

 Nous plongeons tous immédiatement dans les fourrés pour rester inaperçus , et le groupe passe devant nous sans nous apercevoir.

 

 

 

Nous entendons alors, venant du coin veillée où étaient restés les chefs, des bruits de lutte. Nous nous précipitons et croisons sur le chemin un Assistant, Titou. Celui-ci coupe court à nos demandes d'explications (et à nos suspicions de grand jeu) et nous enjoint de retourner dans nos coins de pat et de nous coucher.

 

Nous soupçonnons les chefs d'avoir eu une altercation avec les intrus pour les expulser du camp. Nous regagnons nos coins de pat et nous couchons conformément aux consignes.

 

Le lendemain, au rassemblement du matin, chacun y va de ses réflexions ; les légendes locales planent sur le camp, d'autant que TITOU nous relate l'histoire de la secte hébergée au château, qui n'aurait jamais vraiment quitté les lieux et que sa famille, en rachetant le domaine, avait préféré exorcisé chacune des pièces du château.

 

L'inquiétude s'empare de certains scouts et l'angoisse monte, surtout chez les plus jeunes. Notre CT tente de nous rassurer, nous recommande d'oublier les événements de la veille et de nous concentrer sur la reprise des installations.

 

Dans la matinée, Criquet se rend seul à la rivière pour remplir deux bidons d'eau ; il aperçoit alors sur la rive, là où se tenaient les visiteurs de la veille, les vestiges d'un feu entourés d'étranges signes faits de pierre et de morceaux de bois, le tout saupoudré de cendres. C'est donc ici qu'ils sont venus se livrer à un rituel satanique ! Pour Criquet, isolé à l'extérieur du camp, c'est vraiment flippant ! Ce petit moment d' angoisse passé où il se dit que le KA BAR à sa ceinture est tout d'un coup son meilleur pote, il file au camp rendre compte de sa découverte.

 

La journée se déroule sans autre incident.

 

Le soir venu à la fin de la veillée, alors que le feu de camp crépite encore, nous nous recueillons pour la prière.

 

C'est alors que surgit du petit pont menant au camp le même groupe  vêtu de tuniques et de cagoules blanches, tenant des torches enflammées, et se dirigeant droit vers nous.

 

Ambroise rassemble immédiatement les patrouilles en tenant des propos rassurants, tandis que les autres chefs foncent droit sur les intrus pour s'interposer.

 

Ambroise saisit alors son téléphone portable et appelle la gendarmerie, mais il lui est répondu que leurs effectifs et leur disponibilité ne leur permettent pas d'intervenir pour ce genre de difficulté. Les assistants réapparaissent et nous expliquent qu'ils sont parvenus à repousser les membres de cette étrange secte.

 

Dans sa fuite, l'un des individus a laissé tombé un inquiétant fouet, portant d'étranges signes sur le manche. Fougasse, le CP du CASTOR le ramasse, et l'examine de près ; il découvre qu'il peut ouvrir le manche et il en extrait un message codé  ainsi qu'une carte.  Nos  tentatives de déchiffrage demeurent cependant vaines.

 

La psychose s'empare du camp ; Ambroise décide alors d'organiser des tours de garde, par binômes, au niveau du coin veillée, durant toute la nuit jusqu'au matin. Nous avons à disposition des capes pour nous protéger du froid, du coca cola et la totoche pour sonner en cas de problème. Tout le monde dort au coin de pat du COQ en full treillis rangers, poignard à portée de main.

 

Au moment d'aller se coucher P.M le second du COQ fait un malaise : une équipe est mobilisée pour le brancarder jusqu'à l'infirmerie ; au moment de repartir de l'infirmerie, Ambroise fait lui aussi un malaise et s'écroule au sol ; les chefs nous demandent de retourner au coin de pat du COQ sans rien dire aux autres du malaise d'Ambroise.

 

Tout ceci concourt à donner une tournure bien inquiétante à tous ces événements. A t on jeté un sort à ces lieux ? Mais la nuit se déroule sans problème, au rythme des tours de garde.

 

Quand tout à coup au petit matin , sur les coups de 7h00 … “TI TA TI TA TI TA ...” la totoche retentit, c'est l'alerte qui est sonnée !! Toutes les patrouilles se précipitent au coin veillée.

 

Nous découvrons alors Fougasse, en charge d'un des derniers tours de garde, ficelé au sol sur le pont. Blessé au visage, il a néanmoins réussi à se traîner jusqu'à la totoche pour sonner l'alerte.

 

 

Il nous explique que les hommes sont revenus et qu'il leur a foncé dessus

tout en enjoignant à Gibus, son compagnon de garde, de sonner l'alerte,

mais Gibus au lieu de cela, l' a suivi  et s'est fait enlever par les agresseurs !

Nous sommes abasourdis. Pour que Fougasse, un CP emblématique

de la III, rompu au combat, en plus armé du fameux poignard tradi. ,

se fasse choper de cette façon, cela commence à nous inquiéter

sérieusement. Et puis surtout, l'un des nôtres, Gibus, un tout novice, a été enlevé !!

 

Mais que se passe-t-il donc ?

 

Ambroise semble paniquer : il appelle fébrilement la gendarmerie qui lui répond à nouveau qu'elle ne peut intervenir. De rage ou de désespoir, Ambroise jette son téléphone au sol. Son dépit et sa réaction jettent encore le trouble dans les rangs des scouts.

 

Tout le monde reste regroupé au coin veillée : les commentaires vont bon train. L'angoisse monte, surtout chez les plus jeunes.

 

Tout à coup, nous percevons le claquement de portières de voiture du côté de la route départementale. Les chefs se précipitent et reviennent rapidement. Ils expliquent avoir parlementé avec les individus de la veille : il s'agit en fait de dealers de drogue, se faisant passer pour une secte et qui veulent échanger Gibus contre le fouet qui contient les détails d'un rendez-vous  pour une livraison de drogue.

 

Ambroise décide alors de réunir une CDH pour savoir qui est volontaire pour partir récupérer Gibus. Toute la troupe se porte volontaire, comme un seul homme.

 

Le départ est fixé à 15h00 pour “La Motte féodale de Presle”, lieu de rendez-vous  avec les preneurs d'otage. Tous les scouts sont en tenue de jeu mais les chefs décident de ne laisser des poignards qu'aux CP pour éviter tout dérapage. Titou prend son pistolet “au cas où “ et nous partons, abandonnant au camp Hubert, le second du Lion blessé à la cheville. Toute la troupe se dirige vers  la Motte à travers champs.

 

La troupe progresse rapidement et avec discrétion à couvert de la végétation.

 

Puis une fois l'objectif atteint, Ambroise nous donne les consignes :

 

- Restez cachés : seuls les chefs montent parlementer avec les ravisseurs.

- Si vous entendez un grand “TA” foncez dans le tas, si c'est "TI TA TI" pour un R, battez en retraite

- Restez groupés en patrouilles quoi qu'il arrive : les seconds ferment la marche et sécurisent les arrières.

 

Tous les scouts se collent contre la Motte et les chefs montent parlementer. Au bout de quelques minutes de discussion les bruits d'une bagarre qui éclate nous parviennent … et le grand “Ta” de l'assaut général retentit enfin.

 

Tous  les scouts chargent avec fureur en escaladant la motte avant de se retrouver face aux cinq dealers. Ceux-ci ne demandent pas leur reste et déguerpissent tout aussitôt. Titou saisit son pistolet et tire plusieurs fois en direction des pneus de leur voiture mais sans la toucher.

 

Néanmoins, l'un des dealers a pu être capturé : un grand gaillard de 16-17 ans qui gît maintenant au sol, ligoté.

 

Mais point de Gibus !

 

Les chefs expliquent que l'altercation a éclaté lorsque les ravisseurs

ont exigé la restitution du fouet avant de rendre Gibus.

 

La troupe retourne alors au camp avec son prisonnier.

 

C'est alors que Criquet, le 3ème du Lion, se rend compte que

Foucauld a disparu ! Il part avec Titou en voiture pour tenter de le

retrouver et en chemin ils croisent la voiture des dealers. Titou fait

demi tour, dépose Criquet au camp pour donner l'alerte et continue

seul la poursuite.

 

Criquet prévient la maîtrise qui envoie Hugues avec sa voiture pour

aider Titou, mais ils reviennent tous les deux bredouilles au bout

d'une dizaine de minutes.

 

Un deuxième scout enlevé !

 

La Maîtrise décide alors d'obtenir des informations auprès du prisonnier qui est soumis à la “questionnette” par les chefs. Ses hurlements de douleur nous parviennent mais il s'obstine à ne rien vouloir dire.

 

Ambroise appelle à nouveau les Gendarmes pour signaler ce deuxième enlèvement et relater les événements mais ceux-ci sont débordés et ne pourront intervenir sur le camp avant le début de soirée.

 

Quand soudain la voiture des ravisseurs déboule dans le chemin qui mène au pont, en marche arrière. Les dealers sortent de la voiture,et le plus âgé d'entre eux, un homme d'une trentaine d'année , l'air particulièrement agressif et menaçant , hurle en ouvrant le coffre "Venez les cherchez si vous les voulez !" Les scouts aperçoivent, interloqués, Gibus et Foucauld ligotés à l'intérieur.

 

Ambroise sonne alors l'assaut en hurlant à pleins poumons : “Chargez !!!”,

 

Toute la troupe fonce  et au bout de quelques instants d'une lutte rageuse , les ravisseurs sont plaqués au sol et  immobilisés prestement tandis que les otages sont libérés.

 

Et alors Ambroise sonne le rassemblement, félicite les scouts pour leur sang froid et lâche "Quel dommage, quel dommage que tout ceci ne soit qu'un Grand Jeu ! "

 

                             fin

 

 

 

 

 

Les dessous du scénario : Les CP étaient de mèche et Fougasse n'a bien évidemment jamais été vaincu ; Gibus a sagement été emmené au château où il est tranquillement resté jusqu'à la fin du grand jeu ; les membres de la secte n’étaient autres que les soeurs de Titou mais aussi des jeunes du Collège  Frassati venus spécialement d'Epinal pour ce jeu et c'est d'ailleurs pour cette raison que Foucauld, lui même à Frassati , a été discrétement exfiltré au moment crucial pour qu'il ne les reconnaisse pas et n’évente la supercherie. Le pistolet de Titou n'était qu'une réplique tirant à blanc et le prisonnier n’a jamais été malmené. Le scénario a été changé en cours de route, la secte devenant des dealers, sur demande expresse des soeurs de Titou.

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